Tout glisse et se dérobe
Prostrée au bord d'un grand lac bleu
J'attends l'instant ce doux frémissement
Je sens le sable son haleine au goût d'algue
Caresse le doux pelage des collines herbeuses
Insatiable devant tant de saisissements
J'accueille toutes les beautés du monde
Soudain l'appel imminent de la nuit endeuillée
Tout glisse et se dérobe
Tout glisse et se dérobe
Tout glisse et se dérobe
Entre chien et loup la lumière vagabonde
Les ombres bientôt taillées à la hache
Les oiseaux achèvent leur chant obstinément
Le temps file vers l'abstrait le suspendu
Le corps aux aguets
Les oreilles alertes
J'attends j'attends
Je prends je prends
Soudain tout glisse et se dérobe
Je tente j'arpente
Aveugle avance
Me heurte tangue
Pourtant recommence
Le corps à l'air libre
Le cœur alerté
J'ai peu de temps
Je sens je sens
Chassant le vocable
Traquant l'ineffable
Je cours encore après l'éphémère
Je tente j'arpente
Aveugle avance
Me heurte tangue
Pourtant recommence